Refuge
Les myosotis sauvages ne sont à personne, ils poussent de TOI à MOI.
Lire la suite RefugeLes myosotis sauvages ne sont à personne, ils poussent de TOI à MOI.
Lire la suite RefugeJ’ai des espèces de bizarreries sur les bras, des cartes géographiques parsemées de constellations. J’ai beau vouloir nommer ça affections auto-immunes, syndrome ou altération, la réponse des guérisseurs est toujours la même : vous avez pris des coups de soleil. Cette poisse. Moi qui était si fière de me peler les épaules. Quand on vit dans […]
Lire la suite Bronzage agricoleIl me reste dans l’oeil, un bout de laine rouge dans l’herbe verte. J’étais occupée, préoccupée quand j’ai entendu le bruit du moteur et les appels. – Ursula ! Tu viens ? Je ne sais plus qui était là. Mes cousins étaient alors des rhizomes de moi-même, une masse d’enfants non distincte et mouvante. Nénette […]
Lire la suite IMMORTELJ’ai eu un ami platane avec un tronc comme une patte d’éléphant géant à laquelle je m’accrochais le soir. Je passais la journée sans respirer, en apnée. J’attendais le soir, le moment où tout le monde a dîné, vaisselle faite et cul sur le canapé. Je m’évadais du bruit et j’allais retrouver mon ami qui […]
Lire la suite La folle des arbresLe regard de manger regarde une table pleine. Une seule fois par an, ma grand-mère réunissait ses 9 enfants, brus, gendres et troupeau de petits-enfants excités comme des lapins dans un champ de pâquerettes. C’était plus que manger, plus que le fait de manger par la bouche, c’était manger par le cœur, les yeux, manger […]
Lire la suite Le regard de mangerÈve résiste à la tentation d’obéir qui est grande. Ève est craintive. Elle craint même la faute d’orthographe, c’est dire. Elle pense que « brouillonne » n’est pas une option. Elle tâtonne, le ciel n’est jamais bien loin. Elle tutoie les arbres, son ami le figuier. Elle flâne. Ève caresse des feuilles. Ève caresse des troncs. […]
Lire la suite TentationJ’ai un refuge qui a 37 ans. J’ai 7 ans et c’est vendredi soir. Je suis dans le lit de mon arrière-grand-mère Claire. Je dis Man-Claire. Elle m’a fait de la purée-escalope, laissée faire un dessin devant la télé, m’a mise en pyjama et je suis dans son lit. Maman me dépose tous les vendredis. […]
Lire la suite Dans le noir (l’autre refuge)Je trouvais la tendresse dans les arbres. Je me souviens très exactement des marronniers de la cour de l’école maternelle et de la douceur de la peau des marrons mille fois ramassés. J’avais la preuve que Mme Charvet, la directrice de l’école, était gentille puisqu’elle était la seule de la rue à avoir une haie […]
Lire la suite Origine de la tendresseQuand on est enfant, on ne s’approche pas trop près des haies. On s’en méfie. On sait qu’il y a n’importe quoi là-dedans et que ça peut surgir. Les haies, c’est pas comme les alignements d’arbres. On ne voit pas les troncs, ni les espaces entre les troncs, ni ce qui se cache dans les […]
Lire la suite HAIESJe croyais que les chênes étaient les seuls vrais arbres de la forêt. Les hêtres avaient un nom trop moderne, une allure trop distinguée. Mon père disait aussi « les charmes ». Je trouvais que ce nom était trop vieux, démodé. Il résonnait comme un nom inventé. Je me méfiais d’une histoire pour les naïfs – comme […]
Lire la suite Le nom des arbresJ’ai 10 ans. C’est le jour où on nettoie la tombe de mon grand-père. Je suis en forêt avec mon père qui est le gardien de la tombe. C’est un rituel. On est dans le bois et mon père dit « cueille un bouquet pour Pépère Fernand ». Alors je sais que c’est le jour où on […]
Lire la suite Fougères